…au
fil de quelques anciens bulletins de l'Association Amicale des Anciens élèves
de l'Ecole Normale d'Instituteurs des Pyrénées Atlantiques 1-
Extrait du bulletin de l'Amicale du 7 mai 1970 : …Après le spectacle varié proposé par les élèves-maîtres, l'apéritif, au fond de la salle où les groupes se forment, où les chapelets de souvenirs s'égrènent, nous aurait gardés bien trop longtemps au gré de M. l'Intendant et de ses aides qui entendaient nous servir à point un banquet excellent. Nous fîmes honneur à ce repas de maître et la joie ne fit que croître. Mais il n'est si bonne compagnie qui ne se quitte, ni joyeux repas qui ne s'achève par des discours et des chansons. D'abord M. Soubirou remercia tous ceux de M. le Directeur aux élèves en passant par M. l'Intendant et le personnel de service qui s'étaient surpassés pour notre entière satisfaction. Puis il donna la parole à M. Pierre Malaureille pour le traditionnel discours : "Mesdemoiselles, Messieurs, Chers Camarades, "Hélas ! Je n'ai pu être roi, mais, Si j'étais roi de quelque endroit Tout mon peuple serait ivrogne, Et je punirais sans vergogne Quiconque marcherait tout droit…" Car ainsi aucun de vous ne critiquerait les bêtises que je vais dire maintenant… (Pierre
Malaureille) 2-
Extraits du discours du 23 mai 1974 : …Cette situation marginale me semble franchement instructive et je lui accorderais volontiers une signification exemplaire. Je ne connais pas l'enchaînement exact des causes qui entraînèrent le choix de ce couvent des Barnabites comme centre de formation des futurs instituteurs ruraux du département; mais j'ai toujours pensé que notre vieille école résumait mieux qu'aucune autre, à ma connaissance, tout l'esprit d'une institution.. Et ce n'est pas moi qui ai inventé l'expression de "séminaire laïque ". Mais à supposer même qu'elle n'eût pas existé, la seule vue du décor eût suffi à l'évoquer… …On sait bien que des jeunes gens, sévèrement sélectionnés à l'âge de quinze ans à raison d'un sur dix ou douze candidats déjà triés au préalable, ont donné la preuve de quelque capacité… …Il n'est certes pas inconcevable qu'on en vienne un jour à considérer qu'il est pour le moins aussi difficile et tout aussi important de former des esprits que de diriger la fabrication d'un certain type de moulin à légumes ou d'une nouvelle gamme de cosmétiques. Mais il ne faut pas se dissimuler que sur les bases actuelles, l'enseignement reste affligé de l'appellation infâmante de "non producteur" et demeure souvent l'objet d'une considération distabte ou un peu apitoyée… (Jacques
Beyrie, le 23 mai 1974) 3-
Extraits du bulletin de l'Amicale du 27 mai 1976 ( et toujours d'actualité) : "… Aidez-nous à compléter notre fichier. Dans chaque promotion il y a en effet ceux qui ont quitté l'enseignement ou qui ont émigré… Alors, si pour des raisons diverses, vous étiez en possession des adresses de vos camarades de promotion, ayez la grande amabilité de nous en adresser une copie. Mais si également vous connaissez certains camarades proches de vous qui ne reçoivent pas le bulletin vous aurez à cœur de nous en informer. Pour tout cela, et d'avance grand merci, vous écrivez à : Francis
ACIN 4 avenue J.Moulin 64150 Mourenx…" ….La fin de notre E.N. ? "…Quelle que soit la destination de l'E.N. et quelles que soient les transformations apportées aux bâtiments, il restera longtemps encore des murs, des portes, des escaliers, des coins et recoins, tous inviolables qui garderont secrètement tous nos souvenirs. Vue de la route de Bayonne ou de la Place Royale, elle sera toujours l'E.N pour tous ceux qui ont vécu en elle, tout comme pour de nombreuses générations de Lescariens."
(Pierre Barets) …L'Ecole
Normale de Lescar et la position de la Section Départementale du S.N.I. : "…Dans cette perspective, le volant des maîtres formés dans les Ecoles Normales doit servir : - à remplacer les départs à la retraite; - à améliorer la qualité du service public par la création de postes; - à régler définitivement le problème des remplacements par l'instituteur d'un corps bien défini de titulaires remplaçants…" (René Descazeaux) Extrait du discours de
M. Berthoul , ancien directeur de l'Ecole Normale (à propos des I.U.F.M. à
venir) : "…Que dans ces maisons, ni les professeurs, ni les élèves-maîtres ne perdront de vue l'essentiel, cet "essentiel" que tout le monde connaît : que dès sa première classe, dans son premier poste, le normalien sortant puisse travailler avec la certitude qu'il fait œuvre utile. Qu'il ne soit pas la proie des enfants, mais celui en qui chaque élève met sa confiance pour l'aider dans ses progrès quotidiens. Cela demande culture et méthode, et aussi cette attention à autrui, cet art de savoir écouter et répondre clairement sans juger et sans heurter, cette perpétuelle possibilité d'adaptation vraie et agissante permettant de rester jeune d'esprit alors que s'enneigent les tempes. Bref les bases véritables du métier. Tout cela on peut et on doit l'acquérir à l'Ecole Normale. Que chaque maître formé dans ces Ecoles Normales rénovées puisse honnêtement et en conscience dire à chacun de ses élèves le quittant : " Sois libre et sois heureux ! "… 4-
Extrait du bulletin de l'Amicale du 19 mai 1977 (le
coin du poète) : " Printemps Lescarien Par le soleil baignés de douceur paresseuse, Lézards aux yeux mi-clos, ciel trop bleu, mur trop blanc, Nous humons du printemps la paix voluptueuse Qui gonfle nos poumons et grise notre sang. Coquette, la glycine ajuste sa parure De mauves papillons et feuillage naissant Et fait pleuvoir avec sa flexible ramure Son parfum effronté mais jeune et caressant. Du jardin, inondé de silence et de calme, Parvient jusqu'à nous un chœur d'exhalaisons, Tandis que les côteaux vêtus de vertes palmes Escortent la vallée qui fuit vers l'horizon. Au loin, les Pyrénées, sciant quelques nuages Illuminent l'azur d'hermine et diamant, Et lorsque le soleil descend vers le rivage, Gueule ouverte, Ossau, le guette patiemment. " (Jo
Piquer, Promo 36-39)
La
page des " Glycines " …" Maintenant, les Glycines c'est fini ! Le coup fatal a été porté par la suppression de notre E.N. ! Les Glycines c'était Lescar : elles y sont nées, elles devaient y mourir. Elles ont été le ciment des promotions. Parmi les souvenirs, elles restent pour beaucoup le plus vivace. De la même manière que nous nous refusons à donner à notre ancienne maison un autre nom que celui de l'Ecole Normale (même si une autre destination lui a été donnée), nous continuerons à associer les Glycines à Lescar. Les Glycines, c'est fini. Adieu. (Pierre
Barets, le 19 mai 1977) EXTRAITS
SELECTIONNES PAR Michel HARCAUT
(Promo 68-73)
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